Une pause entre deux
Je repense parfois à ce jour où tu es partie. Il faisait gris et doux. J’aurais aimé qu’il gèle.
J’aurais aimé que tout se fige, et que le temps s’arrête. Comme les nuits où je m’éveille sans pouvoir bouger.
Mais pourtant, la vie continue. Le vent continue de souffler, la mer respire encore et moi aussi j’avance.
Parfois je m’éloigne, je m’approche des autres, furtivement, en réserve, pour m’immerger un temps dans le monde des vivants. Mais je sais que toujours tu es là près de moi.
Vagabond de l’âme, adorable noceur, je vis comme on visite, je regarde et je note, je liste et référence, sans vraiment me fixer.
Je te porte toujours.
Je ne peux oublier quelle vie fût la mienne, lorsque tu respirais tout bas près de moi.
A mille lieux, ici bas, quand je regarde l’écume, les bateaux qui chavirent et le vent qui subjugue, tu es toujours là.
Dans ses yeux tu es là. Chaque jour près de moi.
Quand il est arrivé il a mis tout en bas. Les nuits étaient des jours, les jours étaient des nuits, les heures se mêlaient, et nos deux cœurs s’aimaient et l’aimaient encore plus.
Quand il rit je chavire, quand il pleure je succombe. Je ne sais si je l’élève vraiment comme il se doit, mais c’est par amour, toujours que je veux qu’il grandisse. Et que nous marchions ensemble, main dans la main tous les trois.
Douce mélodie du cœur, tu m’accompagnes toujours, telle une écharpe chaude qui me protège du froid.
Infimes particules, notes de musique, légères et court vêtues, virevoltent dans le vent.